Des espèces humaines anciennes ont coexisté avec « Lucy », confirment de nouvelles preuves fossiles

48

Pendant des années, un mystérieux pied fossile vieux de 3,4 millions d’années découvert en Éthiopie a intrigué les anthropologues. Le pied, surnommé « pied de Burtele », possédait un orteil agrippant adapté à l’escalade, contrairement aux pieds arqués de Australopithecus afarensis, l’espèce connue sous le nom de « Lucy », qui marchait debout. Aujourd’hui, une équipe de chercheurs a définitivement lié le pied à une autre espèce d’hominidés, Australopithecus deyiremeda, prouvant que les premiers ancêtres humains n’évoluaient pas tous selon le même chemin.

Coexistence confirmée : deux espèces à la même époque

La découverte résout un débat de longue date. En 2015, des scientifiques ont initialement proposé l’existence de A. deyiremeda basé sur des fragments de mâchoire, mais des preuves concluantes manquaient. La nouvelle recherche, publiée dans Nature, présente des fossiles supplémentaires provenant du même site de Woranso-Mille en Éthiopie : des fragments pelviens, un crâne et une mâchoire avec 12 dents. Ces fossiles, analysés pour leur forme et leurs habitudes alimentaires, confirment que A. deyiremeda coexistait avec l’espèce de Lucy à la même époque et dans la même région.

Adaptations divergentes : arbres contre prairies

La principale différence entre les deux espèces réside dans leur mode de vie. UN. deyiremeda semble avoir été un hominidé plus arboricole, préférant un régime alimentaire composé d’arbres, d’arbustes, de fruits et de feuilles. La structure de son pied, avec ses orteils longs et courbés et ses os flexibles, indique une forte capacité à grimper et à saisir les branches. Espèce de Lucy, A. afarensis, était mieux adaptée à la marche debout dans des environnements mixtes de forêts et de prairies. Cela suggère que l’évolution précoce des hominidés ne consistait pas en une simple progression vers la bipédie, mais plutôt en une exploration ramifiée de différentes stratégies de survie.

Expériences évolutives : tous les ancêtres ne marchaient pas debout

La confirmation de A. deyiremeda remet en question l’idée d’une évolution humaine linéaire. L’existence de deux espèces d’hominidés distinctes au même moment et au même endroit montre que les premiers humains expérimentaient différentes façons de se déplacer et de survivre.

“C’est un mode de locomotion unique qui a fait l’objet de diverses expériences tout au long de l’évolution humaine jusqu’à l’émergence de Homo “, explique Yohannes Haile-Selassie, co-auteur de l’étude.

Cette découverte ajoute de la complexité à notre compréhension de la façon dont les humains ont évolué pour marcher debout et renforce l’idée que plusieurs espèces d’hominidés exploraient simultanément différentes adaptations. Le débat n’est pas terminé, mais les nouvelles preuves renforcent les arguments en faveur de A. deyiremeda comme espèce valide.

Cette découverte souligne que les débuts de l’évolution humaine n’étaient pas une ligne droite, mais un processus complexe et désordonné d’adaptation et de diversification.

Попередня статтяLe carnet d’adresses de Darwin passe au numérique : un aperçu de la vie du naturaliste
Наступна статтяOrques au bord du gouffre : le combat pour sauver une culture en voie de disparition